GENÈSE
Un bourdonnement.
Printemps. Fenêtres ouvertes.
Je saisis un verre.
Elle se cogne, furieuse.
Attendre que l’air manque.
J’attends. Trop longtemps.
Impossible.
Je veux qu’elle reste intacte.
Pas écrasée.
Pas mutilée.
Idée : pulvérisateur.
Givenchy ? Trop cher.
Alors : « Pin des Landes ».
Brume artificielle.
Scène close.
Elle s’immobilise.
Je la pose sur une pomme rouge.
Socle improvisé.
TECHNIQUE
iPhone Pro 15 en main.
Macro.
Règle simple : ne pas bouger.
À cette échelle :
chaque respiration floute.
Chaque micro-geste = séisme.
Je dois changer de régime :
entrer dans un temps de slow motion,
où le moindre geste prend la densité d’un rite.
Je tourne autour.
Lentement.
Cercle après cercle.
L’atelier domestique devient mon plateau,
scène d’une danse de la mort.
PENSER L’IMAGE
Vanités flamandes :
la mouche déjà signe de mort.
Sous le GS :
yeux cristaux.
Ailes vitrail.
Pomme planète rouge.
Changement d’échelle.
L’infiniment petit :
territoire navigable.
Je marche dans un paysage de peau.
Sur ce sol rouge :
une architecture qui a été vivante.
Son ça-a-été :
non plus seulement indice d’une fin,
mais preuve qu’un monde minuscule
a existé.
— fin —