Objet remarquable #01 : Le T-1000, cylindre en aluminium

Prototype de composant pour centrale nucléaire. 

Objet remarquable #01 : Le T-1000, cylindre en aluminium

Prototype de composant pour centrale nucléaire. 

Claude, photographe spécialisé dans les objets design, m’avait prévenue :

“Les plus galères à photographier, ce sont le verre, le chrome, l’alu. Ceux qui ne diffusent rien.”

Et il avait raison.

Ces matériaux ne “scattèrent” pas la lumière, ils la reflètent.

Pas de texture stable, pas d’ombres franches.

Juste des reflets changeants — ce que voit l’appareil, ce n’est jamais l’objet, mais son environnement en miroir.

Comme un challenge, mon ami Cédric m’a confié un petit cylindre en aluminium, fait main, un prototype de composant destiné à une centrale nucléaire.

Un objet discret, dense, qui ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même.

J’ai commencé mes tests dans un studio photo improvisé chez moi.

Plusieurs tentatives infructueuses plus tard, je décide de sortir l’objet.

Ciel gris mais lumineux : lumière stable, premier bon point.

Comme la problématique principale était mon ombre, je recule le plus loin possible de l’objet, pour ne pas être reflétée.

Et là : un résultat plutôt satisfaisant.

C’est à ce moment-là que je comprends ce que l’algorithme ne supporte pas : la parallaxe des reflets.

Chaque image reflète un monde différent.

Le GS, qui se base sur la cohérence lumineuse entre les vues, est totalement perdu.

La solution semble donc être de s’éloigner encore plus, et d’opter pour un téléobjectif.

Cet objet est devenu mon paradoxe GS.

Plus je cherche à le capturer fidèlement, plus il se dérobe.

Il devient ce que le GS redoute le plus :

un T-1000 miniature, fait main, qui se liquéfie dès qu’on le regarde.

T-1000 miniature
Prototype en aluminium, impossible à saisir : chaque prise reflète un autre monde.
Des dizaines d’essais, un studio improvisé, la lumière parfaite…
Et l’image, enfin, a tenu.