Objet remarquable #01 Mouche sur pomme
Vanité domestique en GS
La mouche et la pomme
1. Genèse
Un bourdonnement.
Printemps. Fenêtres ouvertes.
Je saisis un verre.
Elle se cogne, furieuse.
Attendre que l’air manque.
J’attends. Trop longtemps.
Impossible.
Je veux qu’elle reste intacte.
Pas écrasée.
Pas mutilée.
Idée : pulvérisateur.
Givenchy ? Trop cher.
Alors : « Pin des Landes ».
Brume artificielle.
Scène close.
Elle s’immobilise.
Je la pose sur une pomme rouge.
Socle improvisé.
2. Technique
iPhone Pro 15 en main.
Macro.
Règle simple : ne pas bouger.
À cette échelle :
chaque respiration floute.
Chaque micro-geste = séisme.
Je bascule en slow motion.
Un autre régime.
Un autre temps.
Je tourne autour.
Lentement.
Cercle après cercle.
L’atelier domestique.
Devenu plateau.
Scène d’une danse de la mort.
3. Penser l’image
Vanités flamandes :
la mouche déjà signe de mort.
Sous le GS :
yeux cristaux.
Ailes vitrail.
Pomme planète rouge.
Changement d’échelle.
L’infiniment petit :
territoire navigable.
Je marche dans un paysage de peau.
Sur ce sol rouge :
une architecture qui a été vivante.
Son ça-a-été.
Non plus seulement indice d’une fin,
mais preuve qu’un monde minuscule
a existé.
1. Genèse
Un bourdonnement dans le salon, fenêtres ouvertes. Je l’attrape au verre, elle se cogne aux parois, furieuse. Idée logique : attendre que l’oxygène s’épuise. J’attends. Rien. Trop long. Je veux qu’elle reste intacte — pas écrasée, pas mutilée. Alors je cherche une solution : pulvérisateur ? Mon parfum Givenchy… mais vraiment trop cher. Finalement : désodorisant « Pin des Landes ». Brume artificielle, scène close. Elle s’immobilise.
2. Technique
Je la pose sur une pomme rouge, lisse, brillante : socle improvisé. Avec mon iPhone Pro 15, je me lance dans la macro. La règle est simple : ne surtout pas bouger. À cette échelle, chaque respiration floute, chaque micro-geste résonne comme un tremblement de terre. Je dois changer de régime : entrer dans un temps de slow motion, où le moindre geste prend la densité d’un rite. Je fais le tour lentement, cercle après cercle. L’atelier domestique devient mon plateau, scène d’une danse de la mort.
3. Penser l’image
Dans les vanités flamandes, la mouche était déjà signe de mort.Sous le GS, ses yeux deviennent cristaux, ses ailes un vitrail, la pomme une planète rouge. La photogrammétrie inverse l’échelle : l’infiniment petit devient territoire navigable. On se retrouve à arpenter un paysage de peau,avec, dressée sur ce sol rouge, une architecture qui a été vivante. C’est son ça-a-été : non plus seulement l’indice d’une mort, mais la preuve qu’un monde minuscule
